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 « Projet de Pôle d’activité artisanale de Belleville »

Un projet de quartier pour le quartier

« La Mairie s’appuiera sur le désir et la capacité d’un nombre croissant de citoyens de devenir pleinement acteurs de leur cité : de produire localement la réponse à des besoins locaux ; de mettre en œuvre des solidarités de proximité ; d’oser formuler et expérimenter des idées neuves. »

« Mon projet pour Paris 2014-2020 » Programme d’Anne Hidalgo aux élections municipales de 2014 (page 35).

 

 

« Je suis fière du dynamisme du commerce et de l’artisanat parisiens qui, entre tradition et innovation, rendent notre ville si unique. Chaque rue, chaque quartier dispose d’un univers particulier de commerces qui font leur caractère. Je serai très ambitieuse pour le maintien et le développement de cette diversité. Je me battrai pour les commerces de proximité, auxquels les Parisiens sont si attachés. »

« Mon projet pour Paris 2014-2020 » Programme d’Anne Hidalgo aux élections municipales de 2014 (page 109).

 

 

 

« Promouvoir et valoriser les activités de fabrication (label « Fabriqué à Paris », promotion des métiers d’art et de l’artisanat et développement de la formation professionnelle, déploiement des imprimantes 3D). »

Première préconisation du rapport de la Mission d’information et d’évaluation « Fabriquer à Paris » paru en juillet 2015 (page 167).


L’artisanat « constitue un point d’appui pour permettre un redémarrage des activités de fabrication car c’est un lieu de conception, de savoir-faire et de prototypage anticipant le passage à un stade industriel »

Rapport de la Mission d’information et d’évaluation « Fabriquer à Paris » (page 10).

 


1. Genèse du projet

 

Le Collectif Ramponeau, constitué au printemps 2015 pour la défense du 48 rue Ramponeau, de sa cour, de ses ateliers et de la métallerie, regroupe des habitants, des artistes et artisans de Belleville.

Le collectif s’est mobilisé contre la vente du site par son propriétaire, la SEMAEST (société d’économie mixte de la ville de Paris dont une des missions dans le cadre de l’opération Vital Quartier était de maintenir et de développer des activités artisanales et le commerce de proximité), à des promoteurs privés qui envisageaient la destruction de 1000m² artisanaux, pour réaliser un projet immobilier hôtelier de 200 lits.

Cette mobilisation a permis une première victoire en décembre 2015 : l’annulation de la vente et la promesse d’ouverture de concertations pour la co-construction du projet de pôle d’activité artisanale, proposé par le Collectif Ramponeau en août 2015.

 

Dans le communiqué de presse de la Mairie de Paris du 30 novembre 2015, Jean-Louis Missika, adjoint au Maire chargé de l’urbanisme de la Mairie de Paris, de l'architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l'attractivité, précise : « Je proposerai aux conseillers de Paris que ce lieu devienne un pôle artisanal et industriel qui respecte l’histoire de la cour ». La maire du 20ème, Frédérique Calandra, annonce dans un communiqué de presse daté du même jour que « cette concertation inclura l’ensemble des groupes politiques qui se sont mobilisés, les élus qui ont participé à la Mission d’information et d’évaluation Fabriquer à Paris, les représentants du quartier, dont le collectif Ramponeau, ainsi que toutes celles et ceux qui souhaiteront s’impliquer en faveur du renouveau de cette parcelle ».

 

La Régie Immobilière de la Ville de Paris (R.I.V.P.) est, depuis le 1er avril 2016, le nouveau propriétaire de la parcelle. La RIVP a organisé avec la mairie du 20e deux présentations de l’étude de faisabilité architecturale réalisée par le cabinet Seura. Cette étude propose 3 options architecturales dont l’une envisage la destruction de la métallerie et donc ne préserve par son activité, contrairement aux désirs exprimés par le collectif, soutenu par les habitants.

 

Le Collectif Ramponeau reste mobilisé pour la préservation de la métallerie et la création d’un pôle d’activité en synergie avec son activité.

 

Le projet ci-dessous, fruit de premiers échanges formalisés (six réunions) et d’échanges plus informels de l’association Collectif Ramponeau avec  habitants, artisans et acteurs du quartier, s’élabore en prise directe avec son environnement. Il tient compte des différentes rencontres avec monsieur Olivier Renard, directeur de cabinet de Jean-Louis Missika.  

Lors de ces rencontres, certains principes du projet du Collectif Ramponeau ont été validés par monsieur Olivier Renard :

  • Le site sera dévolu à une activité exclusivement artisanale sur le site ;

  • Des loyers bas seront garantis et accessibles à toute forme d’artisanat ;

  • Les espaces polyvalents seront gérés par une structure indépendante.

 

Monsieur Olivier Renard a également confirmé l’engagement de la ville pour ce site, notamment l’investissement financier pour que ce pôle puisse se construire collectivement et être « un laboratoire de la manière dont on fait la ville ».

 

Par contre, le Collectif n’a pas obtenu de la Ville, à l’heure actuelle, la confirmation d’une volonté de préserver la nef de la métallerie telle quelle. De même, la société Grésillon n’a pas obtenu de garantie de se maintenir durablement sur le site.  

 

Les élus de l’arrondissement et de la ville, par leur présence aux côtés du Collectif et par leur vote en assemblée, ont démontré l’intérêt qu’ils portaient à la constitution d’un Pôle artisanal à Belleville. Ils devront veiller à garantir que la construction et le développement de ce projet de vie du Pôle soient réalisés dans un souci d’intérêt général.

 

 

Contexte et objectifs du projet

 

Le pôle d’activité artisanale de Belleville veut prolonger l’harmonie du lieu dans lequel vivent des habitants, travaillent des artisans et des artistes. Le projet ambitionne de créer une nouvelle dynamique artisanale par le rayonnement des activités à l’intérieur et autour du site. L’esprit de la cour, où se côtoient les professionnels et leurs clients, les habitants du lieu et du quartier, est une richesse à préserver.

 

Le Contexte

Le projet s’inscrit dans l’histoire de l’artisanat à Belleville et de ses spécialités.

Belleville était riche d’un savoir-faire artisanal. Les métiers, marbriers, souffleurs de verre, céramistes (villa faucheur), Luthier (rue Ramponneau), ferronniers d'art, métalliers, rempailleurs de chaises, et bien sûr le cuir, la chaussure et les modélistes, animaient la vie économique et sociale de Belleville. Les "godasses de Belleville" se livraient dans la France entière. Certains ateliers étaient encore présents au début des années 2000.

 

Des rénovations urbaines successives ont provoqué la disparition d’une grande partie de ces activités et réduit la diversité économique, commerciale et sociale de ce quartier populaire. Sa forte identité se trouve entamée et se dissout peu à peu.

 

Relancer le dynamisme de ces activités au cœur de la ville est un véritable défi, porté collectivement par ce projet et tous ses contributeurs, professionnels et acteurs du quartier. La présence des artisans et de leur activité humanise la ville, enrichit les liens et la vie dans les quartiers, elle renforce l’identité de la cité.

 

Aujourd’hui, les artisans et jeunes créateurs présents à Belleville (métalliers, stylistes-couturiers, tapissiers, menuisiers, potiers, ébénistes, bijoutiers, …) rencontrent des difficultés à s’installer (peu de lieux disponibles et des loyers dissuasifs, y compris ceux des bailleurs sociaux comme la Semaest, la RIVP, la Siemp, Paris Habitat), à développer leur métier et à se maintenir.

Le dynamisme et l’énergie qu’apportent ces « nouveaux entrepreneurs » à la vie économique et sociale du quartier sont essentiels. Les entrepreneurs ont également besoin de se regrouper afin de partager leur expérience.

Le projet de « Pôle d’activité artisanale de Belleville » insufflera la vitalité nouvelle nécessaire à ce secteur professionnel en expansion et créera autour de lui une synergie bénéfique pour l’ensemble des activités du quartier. Le Pôle sera constitué autour de l’activité du métal qui doit demeurer centrale sur le site, lien entre son passé et son avenir. 

 

Le site

Au cœur de Belleville, la parcelle « 48 Ramponeau / 37 rue Bisson ».  

Un lieu où la mixité fonctionnelle et la mixité sociale des habitations sont en harmonie.

Un espace consacré depuis longtemps à l’artisanat et aux ateliers d’artistes : la métallerie Grésillon (en activité depuis 1947), l’ex-miroiterie Maestrini et dix ateliers d’artistes et d’artisans.

Les objectifs 

  • Créer un pôle d’activité artisanale sur le site du « 48 Ramponeau/37 Bisson », en lien étroit avec les activités artisanales, artistiques et de conception existantes à Belleville ;

  • Rassembler des professionnels qui souhaitent partager leur savoir-faire, contribuer à des activités communes et favoriser la vitalité du pôle ;

  • Développer une dynamique dans le quartier de Belleville et favoriser les synergies entre professionnels de l’artisanat pour déployer l’activité économique de ce secteur et renforcer le lien social ;

  • Constituer un espace ouvert sur le quartier pour faire connaitre les activités artisanales, favoriser la transmission des savoir-faire et permettre à des acteurs du quartier de partager leurs compétences au service du public ;

  • Promouvoir les métiers d’artisanat, la valeur véhiculée par les métiers manuels, le savoir-faire des artisans et leur capacité à mettre en œuvre des créations innovantes répondant à des besoins spécifiques.

 

 Descriptif du Projet

 

  1. Un pôle artisanal conçu autour de trois types d’espace

La volonté de respecter les activités des artisans, de développer des complémentarités entre professionnels et de répondre aux attentes de transmission et d‘échange entre le Pôle et son environnement doit déterminer la conception des espaces et de leurs fonctions.

 

  • Des ateliers

Création d’ateliers d’artisanat (métal, bois, verre…) associant artisanat de production et artisanat d’art. Partant de l’existant, notamment des activités de la métallerie Grésillon et des ateliers d’artistes du 48/50 Ramponeau, nous voulons développer une dynamique invitant des artisans partenaires à venir s’installer durablement.

 

  • Création d’1 ou 2 grands espaces (100 m²) pour des ateliers de fabrication bois, métal ;

  • Des ateliers de plus petites surfaces (entre 20 m² et 50 m²) pour des ateliers, notamment de gravure sur métal, de forge, d’orfèvrerie, de travail du verre, de bijouterie, de couture.

  • Un petit atelier consacré à l’artisanat de services (électricité, plomberie, …).

 

  • Des espaces de travail collaboratif

Création d’espaces avec équipements mutualisés :

 

  • Un espace d'outillage (50 à 80 m²) pour le partage des machines coûteuses et/ou à forte emprise au sol (par exemple : une cabine de peinture pour métalliers, menuisiers …) ;

  • Un espace consacré à la bureautique (50 m²). Outre le partage de l’espace, c’est aussi un lieu de rencontres et d’échanges ;

  • Un espace de stockage de matériaux encombrants avec box séparés (40 m²) situé à proximité du monte-charge.

  • Un espace doit pouvoir accueillir un atelier de fabrication ouvert à un public professionnel ou amateur (textile, bois, …). Cet atelier sera ouvert aux nouvelles technologies de fabrication.

 

  • Un espace polyvalent

Création d’un espace polyvalent modulable d’environ 100 m2, ouvert sur le quartier et disponible pour les associations, les artisans et les habitants du quartier. Cet espace sera dédié à des formations, des expositions, des évènements, … Ce sera également un lieu de rencontre et d’échange.

 

  • Café de réparation et échanges de compétences ;

  • Formations (cours, stages …) proposées à l’initiative des artisans de l’intérieur du Pôle ou de l’extérieur ou par des associations du quartier ;

  • Des expositions autour de l’artisanat et des métiers de fabrication, de l’histoire et de la vie du quartier ;

  • Des sanitaires et une cuisine mis à disposition des partenaires du Pôle

 

Le Pôle offrira un lieu des savoir-faire ouvert aux élèves des écoles du primaire, secondaire, et enseignement technique ainsi qu’aux jeunes adultes en recherche d’orientation, lors de moments consacrés à la démonstration de leur métier par les artisans.

Les centres sociaux éducatifs peuvent être intéressés par un lieu ouvert, offrant aux jeunes adultes la possibilité d’expérimenter des activités de conception ou de fabrication et permettant de se projeter dans un métier.

 

Les techniques de l’artisanat offrent également la possibilité d’accueillir une filière d’insertion.

La mise en place d’un pôle d’apprentissage et de formation doit être envisagée avec les professionnels.

L'apprentissage en collaboration avec les lycées professionnels et les écoles, l’idée d’un "Compagnonnage" visant des jeunes diplômés ou des adultes en reconversion professionnelle est à développer avec les artisans.

  1. La méthodologie

Le Collectif Ramponeau porteur de ce projet sera partie prenante de ces différentes instances (groupe de co-construction et comité de pilotage).

 

Une co-construction du Pôle artisanal

Le Pôle doit être conçu collectivement avec les différents acteurs du quartier, les artisans souhaitant s’impliquer dans le projet, les élus, les services de la ville. La réussite du Pôle sera induite par la dynamique de cette co-construction.

Le groupe de co-construction devra initier un comité de pilotage chargé de définir les objectifs de court et moyen terme, et également une structure de gestion du site, en charge de son fonctionnement et de l’application des objectifs définis.

 

  • Le comité de pilotage

Le comité de pilotage regroupera tous les intervenants du lieu : le propriétaire, les locataires, la municipalité (les élus, les services, …), les acteurs du quartier (associations,conseil de quartier…), la structure de gestion …

Il définit la programmation globale et acte les budgets nécessaires à sa mise en œuvre. Il est garant de l’esprit du lieu et des projets définis pour le site.

Le comité de pilotage est régi par une charte. Il délègue la gestion du Pôle à une structure distincte.

 

  • La structure de gestion

La structure doit prendre une forme associative ou coopérative. Le produit de son activité ne pourra être utilisé hors du Pôle.

 

  • Les missions de la structure de gestion

 

Elle met en œuvre les objectifs définis par le comité de pilotage.

Elle est en charge de la gestion du lieu au quotidien, des espaces mutualisés (ateliers collaboratifs et l’espace polyvalent).

Elle garantit l’équilibre et développe la dynamique du Pôle autant en interne avec les artisans, qu’en externe avec les acteurs du quartier (artisans et associations).

Elle organise et elle coordonne l’animation des activités dans les espaces mutualisés.

Elle définit les axes et développe les actions de communication du Pôle.

Elle développe des services aux artisans du lieu ou à l’extérieur.

Elle organise des formations autour des métiers de l’artisanat.

 

  • L’économie de la structure de gestion

 

Elle est en charge des loyers des espaces mutualisés.

Elle reçoit des subventions pour ses actions au service de l’intérêt général.

Elle perçoit des cotisations pour les adhésions à la structure.

Elle est rémunérée pour ses services aux artisans (internes et externes).

Elle est rémunérée pour l’animation de l’espace polyvalent, pour la gestion des ateliers collaboratifs.

 

  • Le choix des artisans

La structure de gestion est en charge de la rédaction d’un « cahier des charges ateliers » définissant les critères de sélection des artisans. Ce document, avalisé par le comité de pilotage, rappellera les objectifs du Pôle, ses règles de fonctionnement et son projet de vie.

La structure de gestion sélectionnera des artisans et proposera la candidature au comité de pilotage qui la validera aux regards du cahier des charges, des objectifs définis et de l’harmonie du Pôle.

Les critères de sélection des artisans devront tenir compte de l’esprit du projet, de l’implication des artisans dans le Pôle, de leur complémentarité, de leur participation aux travaux collaboratifs et de la perspective de réaliser les objectifs définis par le comité de pilotage.

L’ensemble des points relatifs aux choix des artisans seront précisés lors de la co-construction du Pôle.

 

  1. L’économie du Pôle artisanal

 

La construction devra être durable et tenir compte des contraintes liées aux activités pratiquées dans le Pôle. Elle devra permettre une économie des consommations futures d’énergie lors du fonctionnement du Pôle.

 

Les loyers devront être adaptés aux capacités des artisans et alignés à ceux pratiqués dans la cour afin de ne pas couper la dynamique du Pôle et de ne pas générer une croissance des loyers qui aboutirait au départ des artisans et des artistes présents dans la cour et dans le quartier.

Seul un prix attractif (environ 100€/m²/an) permettrait à des artisans de réaliser une première installation et de développer sereinement leur activité.

 

Afin de prolonger la garantie de cette attractivité, les espaces mutualisés ne seront pas directement à la charge des artisans mais seront à la charge de la structure gestionnaire.

 

Afin de limiter les charges, l’entretien quotidien des espaces communs et mutualisés seront directement pris en charge par l’ensemble des occupants.

  1. Le projet architectural

 

Le Collectif Ramponeau désire être associé aux différentes étapes d’élaboration du projet architectural, que ce soit dans l’écriture du cahier des charges, dans la pré-sélection des candidatures des architectes ou dans la participation au jury décisionnaire du lauréat du concours d’architecture.  

 

L’enjeu n’est pas de construire des m² qu’il faudra remplir coûte que coûte, mais bien de co-élaborer un projet qui parte de l’existant et des besoins, en vue de réaliser une architecture qui lui corresponde.

 

Le pôle devra être construit dans un souci de sobriété et de fonctionnalité.

 

Dans le cadre d’un projet de quartier, le projet architectural doit être à la mesure de son environnement économique, social, culturel et paysager :

 

  • Le bâtiment de la métallerie (la nef) et son activité actuelle seront conservés.

  • la reconstruction d’un nouveau bâtiment se fera sur le site de l’ex-miroiterie au 37 rue Bisson et sur l’atelier du sculpteur situé en fond de cour du 48 rue Ramponeau.

 

La construction devra s’harmoniser avec les volumes de la métallerie. Les volumes et les vides influent directement sur l’harmonie et l’esthétique actuelle de la cour qu’il conviendra donc de préserver.

 

Une attention particulière sera accordée à l’acoustique. En effet, un des points forts du site est que la métallerie ne produit pas de nuisances sonores ou perçues comme telles.

L’étude architecturale devra prendre en compte la qualité acoustique actuelle, respectueuse de son voisinage. Une expertise acoustique permettra d’analyser la configuration existante et de déterminer en quelle mesure elle favorise cette qualité acoustique.

 

Les matériaux utilisés par la construction devront être à la pointe du respect de l’environnement et porteurs d’une économie d’utilisation et de réduction des charges.

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